Cependant, dans les années d'après-guerre, Terrot a perdu son statut de précurseur, notamment dans le domaine des cyclomoteurs, les deux vedettes de l'époque étant le Vélosolex et la Mobylette Motobécane.
Ce n'est qu'en 1953 que Terrot propose enfin à son catalogue la Cyclorette en réponse à ses concurrents.
C'est le début d'une lignée de cyclomoteurs à entraînement par galet comme le Solex, mais sur la roue arrière. Cette solution donne une meilleure stabilité, le moteur étant comme sur la Mobylette positionné au niveau du pédalier.

Se succèdent ainsi au catalogue plusieurs modèles, parfois empruntés pour tout ou partie à Peugeot (partie cycle, moteur...).

Le Lutin des années modèles 57-58 est ainsi équipé du moteur SEMAS d'origine Peugeot et d'un cadre mono-poutre de même provenance. La version "Luxe" possède une fourche télescopique et un freinage par tambours sur les deux roues.

La lignée des cyclomoteurs Terrot prendra fin avec l'absorption par Peugeot en 1961, la marque Terrot étant alors simplement apposée sur des modèles Peugeot.

Voici quelques photos de la bête de course :

Le Vélosolex est la création de Marcel Mennesson, fondateur avec Maurice Goudard de la société Solex, qui produisait depuis 1906 différents accessoires pour l'automobile, dont les célèbres carburateurs Solex qui ont équipé bien des générations d'automobiles.

Les principales dates de la carrière de "la bicyclette qui roule toute seule" :

• Décembre 1940 : premier essai du vélo à moteur Solex. Le cadre est une bicyclette Alcyon à roues de 650. Le moteur fait 45 cm3.
• Avril 1946 : début de la production en série. Il s'agit du modèle 45 cm3 à roues de 650. Vitesse maximale 28 km/h.
• Juin 1951 : modèle 45 cm3 à roues de 600.
• Octobre 1953 : modèle 330 de 49 cm3 permettant d'atteindre les 30 km/h.
• Septembre 1955 : modèle 660 doté d'une nouvelle partie cycle.
• Avril 1957 : modèle 1010 équipé d'un nouveau moteur de 0,6CV.
• Septembre 1958 : modèle 1400 à roues de 550, la partie cycle est raccourcie de 8 cm.
• Octobre 1959 : modèle 1700 à embrayage Compound évitant de caler à l'arrêt. La puissance passe à 0,7CV.
• Juin 1961 : modèle 2200. Le moteur a un couple plus élevé pour de meilleures performances en côte.
• Octobre 1964 : modèle 3300.
• Mai 1966 à novembre 1988 : modèle 3800. Produit pendant 22 ans, ce modèle connaîtra de nombreuses évolutions et sera commercialisé sous la marque Motobécane à partir de 1979.

En parrallèle au modèle 3800, d'autres versions seront produites :

• Le Micron de janvier 1968 à 1970 : version de taille réduite et pliable, le Micron ne rencontrera hélas pas le succès escompté. Dépourvu de pédale, la législation française le classe dans la catégorie des vélomoteurs nécessitant au minimum d'être agé de 16 ans et titulaire du permis A1...
• Le 5500 d'octobre 1971 à 1978 : version plus moderne du S3800, le 5500 est en couleur et présente de nombreuses différences au niveau de la partie cycle. Le moteur est celui du 3800.
• Le Flash d'octobre 1969 à 1972 : modèle très différent, il présente une partie cycle inédite et un entrainement par arbre, le moteur ayant migré de la roue avant à l'avant du pédalier.
• Le 6000 de 1972 à 1977 : version fiabilisée du Flash.
• Les Ténor de 1973 à 1974 : équipés de moteurs Franco Morini ou Laura, ces cyclos n'ont plus aucun point commun avec leurs ainés à galets.

Soit au total plus de 7 millions d'exemplaires !

Et l'histoire continue car depuis 2005 un E-Solex est produit par la société Cible, détentrice de la marque Solex depuis 2004. Ce modèle est à motorisation électrique et a été déssiné par le célèbre styliste italien Pininfarina.

La bicyclette continue à rouler toute seule !